Hommage funèbre à notre ami Jean- Bernard FARJAUD le Mardi 29 Novembre 2022.

                   Hommage Funèbre à notre ami Jean- Bernard FARJAUD

             Crématorium d’AVIGNON le Mardi 29 Novembre 2022 à 10H30  

       Monsieur le Commandant de Police (EF) Honoraire Jacques SAISON,

       Monsieur le Major de Police Didier RUDIVER, représentant Monsieur le Commandant Jean- Marc MOREL, Commandant la CRS N ° 60, actuellement en déplacement à MARSEILLE,

Monsieur le Président de l’Amicale des Vétérans et Anciens Combattants de la CRS de Vaucluse, Jean- Marie OUALLET,

Mesdames, Messieurs en vos Grades et Qualités, Chers Collègues, Chers ami(e)s. 

       En ce Mardi 29 Novembre 2022, nous sommes réunis afin de rendre un dernier hommage à notre ami Jean- Bernard FARJAUD, Major de Police Honoraire qui vient de nous quitter victime d’une longue maladie, le Dimanche 20 Novembre 2022 à 22H30 à l’Hôpital de BAGNOLS/ CÈZE dans le Gard, à l’âge de 76 ans.

       Cette cérémonie, en accord avec les siens, ne doit pas céder uniquement à la tristesse mais aussi se montrer joyeuse en conformité avec ce que dégageait JB qui aimait la vie, le mouvement et les moments de partage.  

       C’est notre ami Gérard IMBERT, ancien de la CRS N° 49, Major de Police Honoraire ayant appartenu à la Direction Départementale de la Sécurité Publique de Vaucluse à AVIGNON, ami proche de Jean- Bernard FARJAUD depuis 56 ans et son épouse Geneviève ici présents, qui nous ont annoncé cette terrible nouvelle.

       Nous partageons tous, en ce jour, une part de votre chagrin en perdant un être cher, un membre de notre famille, un ami, un camarade, un frère d’arme. 

       Il n’y a pas d’honneur plus cruel que celui qui me porte aujourd’hui à célébrer la mémoire de notre ami Jean- Bernard FARJAUD.

       Une silhouette qui s’était légèrement tassée, de beaux yeux bleus, un sourire parfois amusé s’éloigne.

       Et pourtant, en ces heures si tristes, je me souviens de ce regard qui ne laissait personne indifférent, de ses fulgurances intellectuelles, de son humour que nous partagions, de sa gravité perfectionniste.

      Jean- Bernard nous avait demandé s’il pouvait participer au dernier regroupement de notre Amicale le Mercredi 07 Septembre 2022 au Domaine de Beauregard à MONTEUX chez les frères Jacky et Thierry PERRIN.

       Signe du destin ou message d’au - revoir de sa part qu’il a voulu nous faire passer, nous ne le saurons jamais.

       Il m’a fait part par mail, trois jours plus tard, du bonheur qui a été le sien d’avoir pu participer à ce moment de convivialité où il avait retrouvé avec une joie très perceptible, un certain nombre de ses anciens collègues et amis de la CRS N° 60.            

       Jean- Bernard FARJAUD naît le 28 Septembre 1946 à PORT LYAUTEY au Maroc, nom du Résident- Général. Cette ville qui s’appelait avant 1930 KÉNITRA et qui reprendra ce nom en 1962. Elle est située à 53 kilomètres de la Capitale RABAT, en bordure de l’Océan Atlantique.

        La Base Aéronavale possédait une école d’application de pilotage et plusieurs escadrilles. PORT LYAUTEY était l’une des bases principales de la Marine Française en Afrique du Nord. A partir de 1943, Les forces françaises cohabitent avec l’US Navy qui occupe les lieux. Son père était militaire dans le Génie. Les militaires dans cette arme sont des constructeurs tant au niveau des pistes d’envol que des ponts.

      La fratrie de Jean- Bernard est composée de 3 Garçons et de deux filles. Le protectorat au Maroc prendra fin officiellement le 02 Mars 1956. Jean- Bernard a 10 ans. Son père sera affecté à son retour du MAROC au 7^ième Génie à la Caserne CHABRAN d’AVIGNON qui est devenue la Préfecture de Vaucluse. Jean- Bernard est ultérieurement retourné sur les lieux de son enfance.

      Notre ami Jean- Bernard après ses études primaires poursuivra ses études secondaires à la Cité Scolaire située à deux pas d’ici. Elle deviendra le Lycée d’Enseignement Général et Technologique Philippe De GIRARD et le Campus des Sciences et Techniques.

Il obtiendra en quatre ans un Brevet d’Enseignement Industriel on ne disait pas à l’époque BAC Professionnel ou Brevet de Technicien Supérieur en Chaudronnerie industrielle- Tuyauterie-Tôlerie- Maintenance. Notre ami Robert GELLY, ancien de la CRS N° 60 qui intégra rapidement le Corps des Inspecteur de Police a partagé 4 années avec Jean- Bernard dans cet établissement.

       Jean- Bernard FARJAUD décide de changer d’orientation et de passer le concours de Gardien de la Paix. Il est admis au Centre d’Instruction et d’Application de la Police Nationale (CIAPN) « l’Université de SENS » dans l’YONNE où l’on forme les Gardiens de la Paix des CRS. Il sera affecté le 01^er Janvier 1968 à la CRS N° 49 de MONTÉLIMAR. Il opte ensuite pour une spécialité, celle de motocycliste. Un stage de trois mois qui se déroule à SENS dans des conditions particulièrement difficiles, en raison du climat et du mode très sélectif des épreuves, sur la route ou en tout terrain.  Il y a toujours de la casse. Jean- Bernard devient « un ange de la route ». L’uniforme et les bottes sont toujours impeccables tout comme sa BMW rutilante.

       Il se marie le 06 Juin 1970 à l’âge de 24 ans avec Martine FERRAGUT dont la famille possédait une propriété à BARBENTANE, dans le secteur du Château.        Leur fille unique, Agnès, naît le 11 Mai 1973 à AVIGNON.

       Le couple se sépare. Martine FERRAGUT après une longue maladie est décédée à l’âge de 71 ans, le 27 Mai 2017 à AVIGNON.      

       Je reviens à son parcours professionnel. Jean- Bernard FARJAUD est muté à la Section Motocycliste de la CRS N° 60 d’AVIGNON-MONTFAVET le 01^er Septembre 1973 en même temps que Maurice BELLY. Titulaire du Brevet de Capacité Technique, il accède rapidement au Grade de Brigadier à la CRS N° 49 de MONTÉLIMAR avant de revenir un an plus tard en AVIGNON. Son équation personnelle étant prometteuse il accède quelques années plus tard au Grade de Brigadier/ Chef à la CRS N° 60.

        Le Commandant Jacques SAISON qui commanda la CRS N° 60 de 1980 à 1995, lui demanda de prendre la tête du service du Secrétariat de la Compagnie dès1980. Confident privilégié du Commandant d’Unité car à ce poste on allie les mots secret et loyauté ainsi qu’une disponibilité sans faille. Il dirigera ce service avec bonheur pendant dix ans en ayant toujours le souci de la performance et de l’efficacité. Le travail sérieux, l’humour et la bonne humeur faisaient également bon ménage. Je peux en attester car j’ai passé deux années dans ce service à ses côtés. Nous avons participé ensemble à des déplacements avec la Compagnie. Certains en CORSE ont été marquants en particulier à BASTIA. Nous avons travaillé dans une excellente ambiance de travail. Jean- Bernard n’hésitait pas à aller se former à l’informatique à la Chambre de Commerce d’AVIGNON. Il incitait ses collègues proches à s’initier à ce nouveau moyen dont nous allions être dotés.

      En évoquant cette époque, où Jean- Bernard était le Chef du Secrétariat, me reviennent les noms de nos deux Secrétaires, Michèle COMBES et Joséphine GARCIA- Alain LAVILLE- René BOBO- Daniel CASANOVA- Claude BOLÉA- Serge NICOLAS- Jean- Pierre DUNIÈRES dit « Mimosa »- Alain BOYER- Jacques ALBATANGELO (Agent Administratif qui endossait parfois la tenue de CRS- Patrick HENRY et j’en oublie sûrement certains qui me pardonneront.

      Je me souviens avec quel sourire un jour il nous annonça avec une grande fierté : « Notre fille Agnès apprend le Chinois ». Peu d’étudiants à l’époque apprenaient le Chinois. Seules Quatre Universités formaient les étudiants. (PARIS- LYON- AIX- MARSEILLE et MONTPELLIER). Quelques années plus tard, la phonétique chinoise n’aura plus beaucoup de secrets pour elle. Leur fille Agnès effectuera un parcours remarquable en Chine, pendant 25 ans. La Chine, le Pays du Milieu. Dix mille Kilomètres séparent PÉKIN de PARIS. Elle travaillera pour le Groupe THALÈS, à l’Ambassade de France à PÉKIN. Agnès sera Professeur de Chinois à l’Ecole Française. Elle épousera à PÉKIN Monsieur Kaï ZHANG. Deux enfants sont nés de cette union : Rosine qui a maintenant (16 ans et demi) et Romy (15 ans). L’expatriation des enfants nous conduit à maintenir des relations familiales par les moyens modernes que sont Internet, Skype ou Facetime et les réseaux sociaux, ce qui n’a pas toujours été le cas. Auparavant, le téléphone et le courrier étaient les seuls moyens de communication.  Dans les relations intra- familiales, le sens du toucher, les embrassades, les étreintes manquent parfois cruellement. Ses parents, Jean-Bernard et Martine n’ont pas échappé à cette problématique. Ils étaient très fiers du parcours et de la réussite de leur fille et de sa famille. Agnès et les siens sont revenus en France depuis cinq ans.

      En 1990, le Corps des CRS est choisi par l’Administration du Ministère de l’Intérieur pour mettre en place le Budget Global afin de gérer au sein de chaque Unité et des Groupements de CRS les dépenses de fonctionnement et d’investissement.

      Le Commandant d’Unité de la CRS N° 60 lui demanda de relever le gant en compagnie du Gardien de la Paix Pascal LESIEUR. Exercice difficile où l’informatique prend une place importante. Réalisation des devis, des bons de commande et de leur suivi, souci des économies à réaliser, restrictions budgétaires qu’il faut intégrer. Ces éléments auparavant centralisés deviennent des paramètres constants à surveiller. Le binôme « JB- Pascalou » fonctionne à merveille. Le Service Central des CRS à PARIS les sollicite en raison de la pertinence de leurs propositions, de leurs analyses, des réalisations effectuées, en un mot de leur savoir- faire. Le Comptable de la CRS 60, Henri CHARAY dans son domaine d’attribution apportait lui aussi une large contribution s’ajoutant au bon fonctionnement de cette équipe, sur le plan indemnitaire.

       Lors de la mise en place de ce nouveau service, Jean- Bernard a mis ses talents au service de la collectivité en réalisant grâce à sa formation initiale, après les avoir dessinés, un bureau, des chaises et un mode de classement très modernes, je pourrai dire « Desing » que les Unités de passage lui enviaient.

        Jean- Bernard FARJAUD sera promu Major de Police à l’Unité Autoroutière CRS de MARSEILLE, affecté au détachement d’OLLIOULES- TOULON. A sa demande, il sera admis à faire valoir ses droits à la retraite le 29 Septembre 1999. On ne peut que regretter que Jean- Bernard n’ait pas été intégré dans le Corps des Officiers. Il en possédait toutes les qualités et son savoir- être et son savoir- faire auraient enrichi le Corps des Officiers de Paix devenus en 1995 Officiers de Police.

        Je vais lever un morceau de voile en vous faisant part de l’envoi que vient de me transmettre celui que JB appelait affectueusement « Mon Pascalou » qui a travaillé avec lui pendant 18 ans. Il vous demande d’excuser son absence physique en ce jour, pour des raisons de santé, lui aussi, malheureusement, touché par la maladie.

       « Bonjour Alain, Je te remercie pour toutes les informations que tu as pu collecter pour tenir au courant les amis de JB.

      Il était un homme de parole et ne demandait qu’à servir ceux qu’il appréciait. Il était capable d’acheter une voiture teilhol sans siège (marque d’automobiles française de 1958 à 1990), de concevoir une trottinette à moteur, etc…

       Très bon cuisinier, il savait inviter, faire des pizzas ou des paëllas. Le soir quand le temps ne me permettait pas de rentrer (Pascalou demeurait et demeure toujours dans le secteur d’ALÈS), il m’invitait pour le gîte et le couvert afin de ne pas mettre ma vie en danger. Jean- Bernard, homme de toutes les situations. Il maîtrisait la peinture et peignait des tableaux avec talent. Maître, tu me manques déjà ».

        A travers ces affirmations, on retrouve bien JB, l’homme inventif, visionnaire et surtout l’homme de cœur.

        J’ajouterai que notre ami Jean- Bernard était exigeant avec lui- même, possédant le goût du travail bien fait, le sens du détail, refusant la médiocrité.

       Il était un homme de grande classe, très élégant, coquet, particulièrement raffiné. Il était aussi un homme de passion, pratiquant le sport, le volley- ball, le cyclisme et surtout la Moto qu’il aimait faire partager. Il adorait les danses de salon. La Musique de Vladimir COSMA « LE BAL » illustre cette passion et ses goûts éclectiques en matière de musique en général. Il était passionné également par la photographie. « La photographie arrête ce que l’œil ne peut pas stopper ». 

        On ne peut pas écrire l’histoire avec une gomme. Chaque individu a sa part de mystères, de doutes, et surtout son propre chemin, c’est ainsi.

        Jean- Bernard prend une location en 1997 à MONTEUX.  C’est devant les boîtes aux lettres de la Résidence TURQUOISE   qu’il fait la connaissance de Madame Martine GIRARD, Veuve avec deux enfants, Karine et Ludovic. Les enfants de Martine lui donneront deux petits- fils : Antoine et Baptiste. Martine a connu le grand malheur de perdre sa fille Karine âgée de 47 ans le 31 Décembre 2017. Nous l’associons dans nos pensées.

       Jean- Bernard avec ses mains d’or, toujours à l’écoute et disponible rendra de nombreux services aux habitants de la Résidence.

       Martine sera sa compagne pendant vingt- quatre ans. Jean- Bernard lui fera partager l’ensemble de ses passions. JB avec sa Moto BMW 1200 GR effectuera en sa compagnie le tour de CORSE, de la Toscane. Ils découvriront   ensemble plusieurs régions de France. Ils partiront en Vacances au Village Vacances LA MARANA, lieu où les CRS ont été hébergés à une certaine époque. (Dans les années 1975- 1978 qui s’appelait à l’époque LE TRANSAT HÔTEL CLUB).   Ils effectueront un périple avec COSTA CROISIÈRES de Janvier à Mi- Avril 2013.Une trentaine de pays seront visités. Soyez rassurés, je ne vais pas vous les citer tous. Jean- Bernard durant leurs découvertes a continué à me donner quelques nouvelles de ce voyage exceptionnel.

       Entre- nous, le fil n’a jamais été coupé.

      Notre ami Jean- Bernard m’annonça au mois de Janvier 2022 en me nommant sa maladie. « J’ai un Cancer », le mot qui engage et qui fait peur. Il m’expliqua qu’il avait fait le choix d’être suivi par un Oncologue en qui il avait une totale confiance, à l’Hôpital de BAGNOLS/ CÈZE. Il commença une première Chimiothérapie le 05 Janvier 2022. Il était très optimiste.  Il m’évoqua à plusieurs reprises l’évolution de sa maladie. Le Mercredi 07 Septembre 2022 à MONTEUX, je l’avais trouvé comme ceux qui le connaissaient bien, en bonne forme car il avait repris du poids.

       Et puis tout est allé très vite à partir du 02 Novembre 2022 date de son hospitalisation. Dix- huit jours. L’annonce de sa disparition nous a sidéré, provoquant chez chacun d’entre- nous   un grand désarroi. Nous ne pouvions pas imaginer qu’il nous quitte aussi rapidement. Martine durant ces vingt- quatre ans de vie commune a fait preuve de beaucoup d’attentions, d’abnégation et de patience et lui a donné beaucoup d’amour.  Notamment durant cette dernière année ou l’enthousiasme de JB et ses forces ont peu à peu décliné.     

       Elle l’a accompagné jusque dans ses derniers instants.

       Un de ses amis très proche, qui a travaillé avec JB dans son dernier poste sur l’Autoroute, Jean- Pierre DUVAL, Major de Police Honoraire, ici présent, ancien Maître- Nageur- Sauveteur, Moniteur National de Plongée était venu lui rendre visite le Samedi 19 Novembre 2022, depuis le BEAUSSET dans le Var où il réside, la veille de son décès.

       Les cendres de notre ami Jean- Bernard FARJAUD seront dispersées ultérieurement en Mer dans la baie de CAVALAIRE, entre SAINT- TROPEZ et LE LAVANDOU, dans le département du Var. 

         Jean- Bernard adorait cette région où l’un de ses frères, Michel, possédait une Boulangerie- Pâtisserie- Pizzeria. 

       En ce jour, comment ne pas penser au superbe texte de Jean FERRAT « Tu aurais pu vivre, encore un peu », tant le départ prématuré de JB nous semble injuste.

       Ne pleurons pas de l’avoir perdu mais réjouissons-nous de l’avoir connu.

       Certains de ses amis, de ses proches n’ont pas pu venir et vous prient de les excuser. Pour ceux qui ont pu être présents, vous avez tenu à honorer la mémoire de JB et à entourer sa famille, ses proches, ses amis, aujourd’hui dans la peine.

       Sa famille vous remercie de votre présence réconfortante et de vos marques d’estime.

       Nous portons une part de leur grand chagrin. Nous leur exprimons notre profonde compassion en ces instants toujours difficiles ainsi que nos condoléances attristées et particulièrement émues. 

                                                                                             Alain CROSNIER