Obsèques de notre ami Jean- Pierre LUCCIONI

   Obsèques de notre ami Jean- Pierre LUCCIONI le Mardi 02 Novembre 2021

            En la Collégiale de Villeneuve- lez- Avignon à 15H30                   Suivie de l’inhumation au Cimetière des Perrières 

       Mesdames, Messieurs,         En vos Grades et Qualités, 

       Il n’y a pas d’honneur plus cruel que celui qui me conduit aujourd’hui à rendre ce court hommage à notre ami Jean- Pierre LUCCIONI dont le cœur s’est arrêté de battre au cours de la matinée du   Jeudi 28 Octobre 2021 au Centre Hospitalier Général d’AVIGNON.

       Le chemin parcouru par ceux qui, comme Jean- Pierre LUCCIONI, par leur travail et leur engagement au service des autres sortent du lot, conduit à l’oubli quand se taisent aussi les amis qui l’ont emprunté ensemble et avec le même objectif.

       Je ne lèverai volontairement qu’un morceau de voile. Vous sa famille proche, connaissez le Jean- Pierre intime de la sphère familiale.

       Il nous parlait toujours avec la pudeur qui le caractérisait  mais aussi avec  une grande fierté de sa famille. De son épouse Angèle, Enseignante qui lui avait donné deux beaux enfants, Laurent et Marie, de leurs conjoints Aurélie et Guillaume, de ses chers petits-enfants Chloé, Charlotte et Victor. Sa famille était son premier pilier. L’homme discret évoquait avec un réel bonheur la brillante réussite de ses deux enfants Laurent et Marie. Ses deux sœurs, Magali et Hélène et leurs conjoints, Jean- Paul et Alain fermaient le cercle familial.     

       Jean- Pierre était resté très attaché à ses racines Corses. Il me parlait de son enfance, des difficultés à subsister qu’avaient connus les habitants de ce petit village rural, de son village de SAMPOLU. (SAMPOLO), situé dans l’aire d’attraction d’AJACCIO en Corse du Sud. Il me parlait de SAMPOLU et de GIOVICACCE, de la diaspora corse fidèle à ses origines, du rituel du mois d’Août et de l’Eglise San Paulu. Il avait été élu, il y a un certain nombre d’années, Conseiller Municipal dans son village. 

       Notre ami Jean- Pierre a été un grand Flic au sein de la Police Judiciaire. Il avait de bonnes raisons d’être fier d’avoir servi en PJ. Il aura été en poste notamment à PARIS- LYON -   MARSEILLE. Il a travaillé au sein de la Brigade de Recherche et d’Intervention, la fameuse BRI qui dépendait de l’Office Central de Répression du Banditisme, l’OCRB.  La haute hiérarchie l’avait sollicité pour un poste en PJ en CORSE. Il évoquait parfois les missions multiples auxquelles il avait participé avec son Groupe, comme ses déplacements lors des Commissions Rogatoires en Amérique Latine dans le cadre des affaires internationales de stupéfiants.  Technicien du droit reconnu, il supervisait notamment les procédures destinées aux Magistrats lorsqu’il était en poste au SRPJ de MONTPELLIER- Antenne d’AVIGNON. Jean- Pierre était également Moniteur de Tir de la Police Nationale. Il était un excellent formateur. Passionné par l’opérationnel, Jean- Pierre LUCCIONI était avant tout un homme de terrain. Un grand policier, sur lequel on pouvait compter en toutes circonstances.   

       Admis à faire valoir ses droits à la retraite, il continua à apporter ses connaissances et ses talents en qualité de Chargé de Mission au sein de l’Association Nationale des Sociétaires de la GMF. (ANS- GMF).  Ses convictions profondément humanistes étaient ancrées en lui comme le sens de l’honneur, je n’ai pas dit « des Honneurs ». Il avait le sens du partage et de la parole donnée. Il donnait envie d’avoir envie. Il faisait preuve également d’une grande humilité.

      Il possédait un sens profond de l’équité. Lorsque ce principe n’était pas respecté, il n’hésitait pas à faire part de son indignation avec tout le sens de la mesure qui le caractérisait. Certains Directeurs d’Agence de la GMF s’en souviennent encore.

       Nous avons participé avec Jean- Pierre LUCCIONI qui animait le Comité de l’ANS- GMF d’AVIGNON- d’ARLES- d’ORANGE à de nombreuses réunions locales ou régionales au sein du Groupe devenu COVEA- GMF et d’Assemblées Générales annuelles qui se déroulaient à PARIS- STRASBOURG- NANTES etc…

        Il serait difficile de tout énumérer tant la liste est longue.

        Nous perdons aujourd’hui un ami, un frère, avec qui nous avons eu le plaisir de partager tant de belles choses. Il nous quitte bien trop tôt. La fraternité vous le savez est un pseudonyme de l’amour.

       Jean- Pierre était avant tout un paladin de la Police Judiciaire. Il a traversé l’existence avec élégance.

       Il ne peut pas vous remercier de votre présence réconfortante aujourd’hui.

       Vous avez tenu à honorer sa mémoire et à entourer sa famille, ses proches et ses amis, aujourd’hui dans la peine

       Certains, n’ont pas pu venir et vous prient de les excuser.

       Je vous remercie personnellement de votre présence.

       Je m’incline devant la douleur de sa famille. Nous portons aujourd’hui une part de leur grand chagrin. Nous leur exprimons notre profonde compassion en ces instants toujours difficiles ainsi que nos condoléances attristées et émues.    

       Notre métier de policier nous a souvent éloigné de notre famille. Nous ne remercierons jamais assez nos épouses qui ont continué à assurer le travail quotidien de la base arrière et l’éducation de nos enfants. Elles n’ont pas été simplement les gardiennes du Foyer dont les hommes ont besoin pour affronter sereinement les grandes absences, comme les marins. Vous, Angèle, son épouse, votre propre curiosité intellectuelle et votre grande culture ont été essentielles dans l’accomplissement de la vie de Jean- Pierre. Vous avez été aussi et surtout la partenaire de l’aventure que vous avez menée ensemble.

       En ce jour, comment ne pas penser au texte de Jean FERRAT : « Tu aurais pu vivre, encore un peu », tant le départ prématuré de Jean- Pierre nous semble injuste. Nous avions échangé au téléphone à deux reprises au cours de la première quinzaine d’Octobre dernier. Qui aurait pu penser que la maladie l’emporterait aussi rapidement.

       Au- delà de tes compétences avérées, nous garderons de toi Jean- Pierre, le souvenir de ta gentillesse, de ton sourire,  de ton œil parfois malicieux et de ton exquise courtoisie.

       Je terminerai mon propos par ce petit texte qui résume un peu cette vie que nous avons partagé, parfois loin de chez nous.

                                                                                              Alain CROSNIER