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Amicale des Vétérans et des Anciens Combattants de la CRS de Vaucluse
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20 juillet 2021

décès de Monsieur Robert PINAUD ex chef du SC CRS (1976-1981)

 

Information diffusée par notre ami Jean- Pierre BAUX CRS LES ANCIENS, membre de notre Amicale.

 

                                                                                   

 

Christian Signourel nous a informé ce matin de cette triste nouvelle, celle de la disparition du doyen en âge et en grade de notre Réseau, Robert Pinaud, Inspecteur Général honoraire de la police nationale "Notre doyen,  Robert  PINAUD est  décédé le 15 juillet  dernier à  l'âge de  98 ans. Il dirigea les CRS de 1976 à  1981. Unanimement respecté et estimé, il était d'une amabilité extrême. Ses livres, notamment "Soldats sans victoire" font honneur à  notre corps. Ses obsèques  auront lieu à  10H00 le jeudi 22 juillet à  Le Coudray-Montceaux (91179).

A noter que sa famille est  particulièrement  éprouvée puisque  Madame Gros-Pinaud, fille de Robert, est décédée  deux jours après lui. Qu'ils reposent  en paix".

J'avais eu pour ma part - je l'avais évoqué alors dans les Niouzes - M. Pinaud au téléphone fin avril dernier, peu après son 98° anniversaire (le 21 avril), étonné de ne pas le lire sur le Réseau aussi souvent qu'il y a quelques années ; nous avions eu une conversation téléphonique plus courte que les fois précédentes, et sa voix m'était apparue plutôt fatiguée. Robert Pinaud, jusqu'à il y a 4 ou 5 ans, était régulièrement présent aux translations du Drapeau des CRS, désormais toutes célébrées à Vélizy, ainsi qu'aux journées traditionnelles annuelles des anciens officiers du groupement I . Trés attaché aux CRS, il avait répondu avec enthousiasme à mon invitation à rejoindre notre Réseau à ses tous débuts en 2013-2014. Je l'avais vu pour la dernière fois au château de Versailles en décembre 2014, à l'occasion des superbes cérémonies liées au 70° anniversaire de la création des CRS ...

Robert Pinaud était "mon" directeur lorsque je suis rentré dans la police en septembre 1978, et j'avais reconnu dans le Patron des CRS venu rendre visite au CNIAPN de Sens à ma 32° promotion d'officiers de paix, alors en stage d'application CRS, celui qui présidait le jury à l'oral de mon concours d'officier de paix en juin 1977. M. Pinaud connaissait tous ses officiers, et dirigea le service central des CRS avec la clairvoyance teintée de fermeté que pouvait avoir alors un officier ayant exercé dans tous les grades en CRS, d'officier de paix à commandant de groupement, puis chef de service. Il avait été aussi président du seul syndicat d'officiers d'alors, le SCO, avant que la réforme de 1977, intégrant les commandants principaux et de groupement dans le corps des commissaires, voulue par le gouvernement de l'époque, n'aboutisse à la division syndicale. M. Pinaud avait d'ailleurs été nommé directeur des CRS pour veiller à l'application de cette réforme, que refusait son beau-père Roger Gros, chef du service des CRS de 1974 à 1976, dont il était l'adjoint depuis 1974, avant de lui succéder en 1976.>

Il y a une paire d'années, Robert Pinaud m'avait fait parvenir son propos infra, retraçant sa longue carrière dans la police, et au-delà, au service de la sécurité de notre pays :>

 "Cher Jean-Pierre. Il ne s'agit pas d'un document à publier maintenant. Mais je tiens à ce que vous soyez informé de ce que fut ma carrière (au cas où ...). Bien cordialement et amicalement". .>

"Robert, Henri, Gilbert Pinaud, né le 21 avril 1923 à la Ferté-Hauterive dans l’Allier, effectue ses études secondaires au lycée Banville de Moulins (Bachelier « philo », puis ses études supérieures  à la faculté de droit de Clermont-Ferrand, interrompues par son service obligatoire au sein des Chantiers de Jeunesse en juillet 1943 ; il est alors affecté au Groupement 39 des CDJ à Montmarault (Allier), et il participe avec son peloton pendant un mois à Nantes aux secours consécutifs aux bombardements alliés des 16 et 23 septembre 1943, ainsi qu'à la recherche et l’inhumation des tués : son détachement fera l’objet d’une citation à l’ordre de la nation pour le sauvetage de dizaines de vies humaines. Au début de février 1944, il est désigné pour aller travailler dans une usine d’armement au profit de l’effort de guerre nazi, et il déserte les chantiers de jeunesse pour trouver refuge en Sologne bourbonnaise : fiché et recherché pour « désertion et vol d’uniforme », il est  intégré à la Libération par des policiers résistants de Moulins (groupe Sidi-Brahim) en tant qu’auxiliaire, puis nommé inspecteur auxiliaire au commissariat de police ; confronté à la Milice de Limoges coupable d’un massacre sur la commune de Marigny (Allier), il ramène deux des auteurs de la tuerie qui seront jugés et fusillés par son groupe de résistance. A l’été 1944, il est chargé par le Comité de Libération des affaires de collaboration et d’intelligence  avec l’ennemi, sous l’autorité des magistrats de la Cour de Justice de l’Allier. Mobilisé en 1945 au sein de la 1ère Armée Française  au Groupe de Transport 503, il termine la guerre en participant à l’occupation de l’Allemagne. 

Admis au concours d’Inspecteur de police, il entre dans la police le 15 mai 1945 (ses services antérieurs en tant qu’auxiliaire n’ont pas été validés, ses démarches en ce sens ayant été effectuées hors-délai). De septembre 1945 à 1957, il occupe plusieurs postes d’inspecteur à Moulins, Monluçon, RG Vichy, Nevers et Sens, tout en étant épisodiquement chargé de la sécurité de la tribune diplomatique au Conseil de l’Europe à Strasbourg. 

En 1957, il est reçu au concours d’Officier de Paix, (3° Promotion) et effectue sa scolarité à l’Ecole Nationale Supérieure de Police de Saint-Cyr-au-Mont-d’Or. Il est affecté en janvier 1958 comme Lieutenant à la CRS 121 de la Rochelle (actuelle CRS 19). En Mars 1960, il est affecté à l’Etat-Major des CRS au sein de la Direction de la Sécurité Publique, où il est chargé de l’organisation des missions de sécurité sur les plages (mission « montante » des CRS depuis 1955) ; il y est promu officier de paix principal (Capitaine). En 1966, il est promu commandant et de 1968 à 1973, commande la CRS 5 de Massy, alors chargée exclusivement du complexe autoroutier sud de Paris, dans les grades de commandant, puis en 1972, de commandant principal (Lt-colonel). En 1973, il est muté à l’Etat-Major CRS, chargé de la coordination auprès du directeur des CRS. En 1974, il est promu commandant de groupement (Colonel), et nommé adjoint du chef du service des CRS. Le 1er octobre 1976, nommé contrôleur général des services actifs de la Police nationale, il prend les fonctions de chef du service des CRS et le 7 novembre 1978, chef de service actif de la PN, il devient le chef du nouveau «service central des CRS ». Le 1et août 1981, nommé Inspecteur Général des Services Actifs de la PN, il prend les fonctions d’adjoint au chef de l’Inspection Générale de la Police nationale, avant le 22 avril 1984, d’être admis à faire valoir ses droits à la retraite.

En 1984, à la demande de SM le roi du Maroc Hassan II, il est chargé d’une mission d’évaluation des forces d’ordre public du royaume chérifien ; de 1984 à 1986, il est chargé de mission au cabinet du maire de Paris, Jacques Chirac, chargé plus particulièrement du dossier de la sécurité dans le cadre de la candidature de Paris aux Jeux Olympiques de 1992  ; de 1986 à 1988, il est à nouveau chargé de mission, cette fois au cabinet du ministre chargé de la sécurité, M. Robert Pandraud, en tant que président de la mission de mise en place du Service National dans la police, avant de se voit chargé du dossier de la sécurité des Jeux Olympiques d’hiver à venir qui se dérouleront en 1992 en Savoie ; de 1989 à 1993, il est chargé par le Préfet de Police de Paris, Philippe Massoni, d’une mission d’évaluation des problèmes de circulation parisienne dans le contexte général de l’Ile de France.

Il effectuera aussi de nombreuses missions à l’étranger  dans ses différents grades : chef de mission en 1973 en Belgique, en 1976 en Tunisie, en 1977 en Jordanie et au Liban, en 1978 en Irak, en 1980 en Suède, et donnera plusieurs conférences de 1977 à 1981 au profit de l’Ecole nationale d’Administration (ENA) et de l’Institut des Hautes Etudes de la Défense Nationale (IHEDN).

Dans le cadre des activités sociales et associatives, Robert Pinaud aura été de 1962 à 1968 le président du Syndicat des Officiers CRS, puis de 1968 à 1973, celui du Syndicat des Commandants et Officiers de la PN (SCO) ; de 1968 à 1981 il est ainsi de fait membre du Comité Technique paritaire de la PN ; de 1981 à 2009, il est vice-président puis membre du Bureau, de l’Association des Hauts-Fonctionnaires de la PN, et de 1979 à 1981, Président de l’Union Sportive de la PN, puis président-fondateur de la fédération Sportive de la PN, dont il restera président d’honneur ; de 1979 à 1982, il est président-adjoint du Club Motocycliste de la PN.

Au titre des revues et ouvrages, M Pinaud aura publié, en 1961 une étude juridique sur la police des plages (Revue de la Sûreté nationale), en 1981 une étude sur les besoins de la république en forces mobiles de Maintien de l’Ordre, en 1986 le livre « Soldat sans victoires » aux éditions Garancière/Presses de la Cité, en 2011 le livre « Dans la gueule du loup » aux éditions L’harmattan, en 2015 le livre « Un ancien patron des CRS se souvient » aux éditions L’Harmattan.

Robert Pinaud était officier de la Légion d’Honneur, officier de l’Ordre national du Mérite, titulaire de la Crix du Combattant, officier des Palmes Académiques, titulaire de la médaille d’or de la Jeunesse et des Sports, de la médaille d’Honneur de la Police, et Commandeur du Mérite de l’Ordre de Malte". >

Requiescat in pace M. le Directeur.

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