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Amicale des Vétérans et des Anciens Combattants de la CRS de Vaucluse
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13 décembre 2019

Décés de notre Ami Pierre FLORES (jaïco)

L'Ami Pierrot s'en est allé entouré de sa famille et de ses amis venus nombreux lui dire aurevoir.

018   

       Hommage Funèbre rendu à notre ami Pierre FLORES 

       Nous sommes réunis en ce Vendredi 13 Décembre 2019  afin de rendre un dernier hommage à notre ami Pierre FLORES qui vient de nous quitter le Mardi 10 Décembre 2019 à l’Hôpital d’AVIGNON.       Je remercie le Père Nelson VEGA, Curé de la Paroisse,  originaire de SANTIAGO du CHILI, qui nous accueille en ce jour dans cette belle Eglise Notre Dame de l’Assomption de SAINT- SATURNIN- lès- AVIGNON.       SAINT SATURNIN, Martyr du IIIème siècle, qui était Evêque de TOULOUSE.

       Le monde des Anciens Combattants et des Anciens Policiers est en deuil. Les couleurs nationales drapent son cercueil marquant ainsi notre respect pour l’homme et le frère d’arme qui a servi la République avec Honneur et Fidélité.

       Celui que nous appelions affectueusement « JAÏCO » à la CRS N° 60 allait atteindre l’âge de 89 ans.

       Je vais retracer brièvement ce que fut son parcours que j’ai consigné notamment à l’occasion des visites que je lui ai rendues lorsqu’il était au Foyer- logement La Résidence « Les Petits Ponts » à VEDÈNE où il a séjourné du 28 Février 2014 au 24 Juin 2019. Le 25 Juin 2019 après avoir connu quelques problèmes cardiaques, il avait intégré l’EHPAD des Opalines au PONTET.

        Depuis le 15 Novembre 2019, il était pensionnaire de l’EHPAD Les Opalines à CHÂTEAUNEUF- de- GADAGNE.

       Avec mon épouse ou en compagnie de Jacques SAISON et d’Aimé BASIN, nous lui avons rendu visite dans ces derniers lieux de vie. Pierre participait toujours avec beaucoup de plaisir à nos regroupements festifs, à la CRS N° 60 et à MONTEUX.

        Pierre FLORES nait le 14 Avril 1931 à MOSTAGANEM, ville portuaire située à 79 Kilomètres d’ORAN en Algérie. Il était fier d’être « Pied Noir ». Il avait conservé cet accent typique, particulièrement attachant.

       Il était le fils de Bartolomé FLORES né à MOJACAR, ville située au bord de la mer dans la Province d’ALMERIA en Espagne et de Melchora CERVANTES.       Pierre avait deux sœurs Béatrice et Jeannette aujourd’hui disparues.Son père décéda alors qu’il n’avait que 6 ans.

       Pierre me faisait part, malgré ce grand vide lié au départ prématuré de son papa, de sa jeunesse heureuse au 4, Allée des Alliés à MOSTAGANEM « dans les Vosges, comme il se plaisait à dire ».

       A l’issue de ses études primaires, il effectuera différents travaux agricoles dans cette région où l’on produisait alors du vin puis de maçonnerie. Il entre comme apprenti dans un garage de MOSTAGANEM. Il trouvera sa voie dans la mécanique.

       Il est appelé pour effectuer ses obligations militaires le 20 Novembre 1950. Il sert à ALGER au sein du 411ème Régiment d’Artillerie. Il fait partie de la classe 51. Employé en qualité de conducteur, il sera 1ère Classe. Il termine ses obligations militaires le 15 Octobre 1952. Il sera cependant rappelé à plusieurs reprises. La dernière fois au sein du Bataillon de protection de CASABLANCA au cours du dernier trimestre 1955.

       De 1952 au 31 Janvier 1960, Pierre FLORES va travailler en qualité de mécanicien diéseliste pour une entreprise privée qui extrayait du manganèse dans les Mines au Sud Est de OUARZAZATE, aux portes du désert Marocain.

       Pierre FLORES se marie le 18 Avril 1953. Son épouse  Christiane SEMPÉRÉ était née  le 23 Janvier 1932 à RIO SALADO ville située à 11 kilomètres d’AÏN TEMOUCHENT et 58 Kilomètres d’ORAN. Sa famille demeurait également à MOSTAGANEM.

       De cette union naîtront trois enfants :-        Jean- Luc le 24 Octobre 1954 à TIOUINE au Maroc.

-        André le 29 Août 1958 à MOSTAGANEM en Algérie.-        Jocelyne le 20 Mai 1964 à AVIGNON.

Ses trois enfants lui donneront sept petits- enfants. 

Pierre FLORES entre dans la Sûreté Nationale le 01er Février 1960 à l’âge de 29 ans. Il suit la formation de Gardien de la Paix à l’Ecole de Police d’EL BIAR à ALGER. Il est affecté tout d’abord à la CRS N° 205 de CONTANTINE pendant trois mois puis à la CRS N° 199 de SÉTIF le 02 Juillet 1960. Cette Unité avait été créée le 15 Janvier 1957. Elle était rattachée au Groupement des CRS de CONSTANTINE.

       Comme toutes les Compagnies d’Algérie, la CRS N° 199 de SÉTIF sera repliée en métropole. Elle débarque à Marseille le 24 Janvier 1962. Destination : le Camp Saint Pierre.

        Notre ami Pierre FLORES fera partie des premiers éléments qui arriveront à AVIGNON le 13 Juillet 1962 dans les locaux de l’Ancien Petit Lycée, situé 2, Bis Rue du Laboureur dans l’intra- muros d’AVIGNON. Ce lieu est devenu la Médiathèque CECCANO. Une demi Compagnie de la CRS N° 191 d’ALGER et des éléments de la CRS N° 162 d’UZÈS seront agrégés à la CRS N° 199 de SÉTIF à AVIGNON.

       La CRS N° 199 de SÉTIF devient la CRS N° 60 d’AVIGNON le 02 Janvier 1964. L’effectif réalisé est de 275 Fonctionnaires.

       Ces « pieds- noirs » durent accepter la rupture avec la terre où ils étaient nés, où ils avaient vécu leur jeunesse, bâti une vie de famille, comme l’avaient fait avant eux leurs parents et leurs grands- parents. Nombreux étaient ceux qui n’avaient jamais mis les pieds en métropole. Malgré les difficultés, ces hommes et ces femmes courageux, démontreront encore une fois leurs grandes qualités humaines, leur farouche volonté de s’adapter à une nouvelle vie. Malgré le mauvais accueil que certains ont pu connaître à leur arrivée, notamment à Marseille, les métropolitains n’ayant pas été préparés à recevoir ce million de Français repliés des 15 Départements d’Algérie, (je citerai seulement le 9 A pour Alger, le 9 G pour Oran, et le 9 J pour Sétif) ou du Maroc et de Tunisie. « Les pieds- noirs » se sont rapidement adaptés car ils avaient l’esprit pionnier. Ils ont apporté beaucoup de choses à notre collectivité : une joie de vivre communicative, l’anisette, la kémia, le couscous et tant de spécialités qui étaient inconnues en métropole. Ils ont pris la place légitime qui leur revenait. Ils ont surtout beaucoup travaillé. Comment ne pas évoquer ces éléments en rendant hommage à notre ami Pierre FLORES.

       La famille de Pierre est logée à la Valbarelle à son arrivée à MARSEILLE. Il effectuera les trajets entre AVIGNON et MARSEILLE pendant la première année.     Puis la famille s’installera près de l’Eglise de MONTFAVET.

       La CRS N° 60 prendra possession de son Casernement neuf sis, « Clos des Bastides »   Route de Bel Air à MONTFAVET le 17 Novembre 1967.

       En 1968, 12 pionniers de la CRS N° 60 qui ont connu l’Algérie vont créer « le Lotissement des CRS » à MORIÈRES- lès- AVIGNON. Sous l’impulsion de René ALBERCA et de Maurice POIRIEZ qui s’occuperont des formalités administratives, ce groupe composé de Pierre FLORES, PUJOL, SABATIER, GARCIA Raymond, MESTRE etc… vont mettre en place un système de type « CASTORS ». Ils vont réaliser le gros œuvre. Ils vont mettre en commun leur énergie, leur savoir- faire, leurs talents respectifs, leurs moyens financiers afin de donner un toit décent à leur famille et de permettre à leurs enfants de s’épanouir dans un bel environnement. Pierre faisait partie des derniers témoins de cette époque.

       A la CRS N° 60, Pierre FLORES participera à la vie active de sa section et aux nombreux déplacements de l’Unité.

       Pierre FLORES était un passionné de cyclisme. « il roulait » comme on dit. Il effectuait trois cents kilomètres par semaine.

       Ses connaissances théoriques et pratiques dans le domaine de la mécanique, sa maîtrise des moteurs diesel conduiront le Commandement à lui demander d’intégrer le Service des  Transports de la Compagnie. Il affinera ses connaissances chez les constructeurs Peugeot et Citroën.

       Pierre FLORES sera en outre le Moto- technicien titulaire en charge des 24 motocyclettes de la section Motocycliste de la CRS N° 60. Sa complicité avec Gilbert SEVILLA, Chef de la section Moto « Pied noir » comme lui et les motocyclistes était évidente. Pierre FLORES a contribué à donner la meilleure image des « anges de la route ». Le matériel et les moyens étaient toujours parfaitement propres et entretenus.

       Notre ami Pierre FLORES sera admis à faire valoir ses droits à la retraite le 15 Avril 1987 au Grade de Brigadier de Police après 29 ans de service au sein de la Police Nationale. Lorsqu’on ajoute les années de service militaire et les 13 années travaillées dans le privé, force est constater que ce cumul d’activité représente 42 années de travail. Il me revient à titre anecdotique cet évènement. A la demande du Commandant de la CRS N° 60, le Commandant Jacques SAISON, alors qu’il était jeune retraité de la Police Nationale « JAÏCO » ira récupérer avec un véhicule- attelage une motocyclette tombée en panne près de SISTERON dans les Alpes- de- Haute- Provence. La devise des CRS « SERVIR » ne l’avait pas quitté.

       L’année 1987 sera marquée par son départ à la retraite.

       Comme son ami René ALBERCA, il effectuera une année supplémentaire ayant élevé trois enfants mais aussi à la demande pressante du Commandant d’Unité.

       L’année 1994 sera marquée par le second drame de sa vie.

      Après le décès de son papa le 04 Juin 1937 alors que Pierre n’avait que six ans, il perdra sa chère épouse Christiane qui décédera le 30 Novembre 1994 à AVIGNON, à l’âge de 62 ans des suites d’une longue maladie.

       Pierre FLORES va aujourd’hui rejoindre « la femme de sa vie » comme il l’appelait, son épouse Christiane, la mère de ses trois enfants, dans sa dernière demeure à MORIÈRES- lès-AVIGNON.

       Jusqu’à ses derniers jours, le cadre entourant la photographie de son épouse Christiane l’a accompagné.

       Vous ses enfants et petits- enfants, je peux vous affirmer que vous étiez sa fierté. Il évoquait très régulièrement vos réussites. Je n’en dirai pas davantage, car vous seuls, connaissez le père intime.

       Nous avons partagé tant de bons moments avec Pierre FLORES, « notre ami Pierrot » l’homme qui a toujours été fidèle à ses engagements. Pierre était un homme élégant. Il  faisait toujours preuve d’une grande générosité. Nous partagions son humour taquin.

       Notre Amicale vient de perdre un de ses grands anciens.

       En ces instants de grande tristesse, nous portons une part de votre grand chagrin. Pierre FLORES a marqué profondément notre collectivité en activité ou à la retraite. Il continuera à nous inspirer.

       Au nom de l’Amicale des Vétérans et Anciens Combattants de la CRS de Vaucluse et en mon nom personnel, nous vous exprimons notre profonde compassion en ces moments toujours difficiles ainsi que nos condoléances attristées et particulièrement émues.                      Alain CROSNIER 

       Après avoir retracé le parcours de notre ami Pierre FLORES (JAÏCO) à l’Eglise Notre Dame de l’Assomption à SAINT- SATURNIN- lès AVIGNON, au moment de lui dire adieu, je terminerai l’éloge que nous lui rendons avec ma prière des CRS.

       Elle reflète notre vie d’homme qui avons choisi d’exercer un métier exigeant avec de fortes contraintes au sein des Compagnies Républicaines de Sécurité. Un métier vécu comme un sacerdoce, qui nous a si souvent éloigné de nos familles. Cette famille à qui nous devons tant, car elle a été le pivot de notre construction personnelle.

                                  

                                                                     Alain CROSNIER    

                            

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Commentaires
M
Merçi Alain C. pour cet éloge sur notre ami et regretté Pierrot; tu as su trouver les mots qui m'ont fait vibrer, car à leur lecture tt un passè de souvenirs m'est revenu en mémoire ( pas si profond que cela !!).j'ai cotoyè de très près Pierre, comme tant d'autres et j'ai pu apprècier ses qualités de cœur et d'amitiés, tjrs près à rendre service.Souvenirs souvenirs quand tu ns tiens …. car j'ai vécu de très bons moments à la 60.....malgré qq dissensions à une certaine époque ….. amitiés - PS une pensée à nos chers disparus
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L
Salut Jojo,tu annonces que des mauvaises nouvelles a savoir la disparition de notre ami Piorrot , cela me fait beaucoup de peine j'ai travaillé plus 20 ans avec lui, des déplacements ,il était le conducteur du scheltert , nous sommes partis tout les deux pour l'affaire Lip, Mai 68 et beaucoup d'autres. Hélas je ne pourrais assister à ses obsèques. je suis tristes car tout les anciens de mon époque partent. Amicalement Roger
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