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Amicale des Vétérans et des Anciens Combattants de la CRS de Vaucluse
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20 mai 2016

Éloge funèbre de notre ami Henri

ELOGE  FUNEBRE de Monsieur Henri GARRIGOS. 

Prononcée le Jeudi 19 Mai 2016 à 10H30 à la Chapelle de l’Hôpital  d’AVIGNON.

Inhumation au Cimetière Saint Véran  Avenue John Stuart MILL en AVIGNON. 

       Nous sommes réunis en ce Jeudi 19 Mai 2016 afin de rendre un dernier hommage à notre ami Henri GARRIGOS décédé  le Dimanche 15 Mai 2016, jour de la Pentecôte, à l’âge de 91 ans. 

      Avant d’évoquer rapidement ce que fut sa vie au sein de nos formations,  mes pensées se tournent vers vous, Maguy, son épouse, vos dix enfants, et vos nombreux petits enfants, vos familles unies, vos proches et vos amis, aujourd’hui  dans la peine. En ces moments de profonde tristesse, nous partageons votre  grand chagrin.

       Henri que nous avons connu en activité était le doyen de notre Amicale des Vétérans et Anciens Combattants de la CRS de Vaucluse.   C’est aujourd’hui à la fois  un Policier et un Ancien Combattant que nous accompagnons avec respect et affection  à sa dernière demeure.

     L’emblème national ici présent rappelle l’attachement profond  de notre ami Henri GARRIGOS à son pays et à ses valeurs

      Henri était né le 04 Mai 1925 à CHERAGAS  ville située à 10 kilomètres d’ALGER. Ce petit village devait être initialement peuplé par une émigration venue de GRASSE et d’ANTIBES et quelques familles du Haut Rhin. L’arrêté portant formation du village de CHERAGAS (district de DOUERA) fut promulgué le 22 Août 1842 et paraphé part le Général BUGEAUD, Gouverneur Général de l’Algérie. A l’origine, soixante familles de cultivateurs et d’artisans furent réparties sur 400 hectares. Cette ville située à 145 mètres d’altitude possédait de nombreuses sources. Richesse dans le sahel d’ALGER.

       Les plantes odoriférantes, Géraniums rosat, Jasmin, verveine et menthe poivrée, les distilleries apporteront la richesse et la prospérité au village.  La chute des cours en 1908 de ces matières premières amènera des transformations. On plantera alors  de la vigne. L’élevage également prospère dans cette région, Henri le rappelait parfois, permettait d’élaborer le Brie de CHERAGAS.  Cette ville compte maintenant 80.000 habitants. 

      Henri GARRIGOS en étant très réducteur c’est deux vies, deux époques. Tout d’abord l’Algérie  pendant presque 40 ans puis cette arrivée massive en métropole, cet exode  d’environ un million de pieds- noirs  durant l’année   1962 pour une grande majorité. Mais c’est surtout,  pour cette population une vie à reconstruire. 

      L’origine du nom GARRIGOS.

C’est un nom de famille catalan représentant un dérivé collectif de GARRIC d’où vient le mot garrigues. Nom topographique désignant un endroit planté de bois de chêne kermès (petit chêne des garrigues à la feuille piquante). Nom de lieu- dit ou de domaine. 

      Henri intégra la CRS N° 191 d’ALGER qui a été créée le 20 Décembre 1955 à EL BIAR Rond Point du Château Neuf. EL BIAR qui signifie « le puits « en arabe.

Henri a  30 ans.

        Cette Unité était essentiellement employée sur ALGER. Cette Compagnie pied- noir fera partie des six compagnies dissoutes en Algérie  sur les  19 qui avaient été mises sur pied. Cette Unité arrivera en Métropole à MARSEILLE le 22 Janvier 1962. Les effectifs seront répartis par moitié à la CRS N° 147 de GRENOBLE et à la CRS N° 199 de SETIF, cette Unité ayant été  repliée à la même date que la CRS N° 191 d’ALGER  au Camp Saint Pierre à MARSEILLE.       

       Henri arrivera avec  la CRS N° 199 de SETIF et cette demi CRS N° 191 d’ALGER, Rue Laboureur  en  AVIGNON, au cours du mois de Septembre 1962 lieu où est implantée  l’actuelle médiathèque CECCANO.

       Henri arrive avec sa famille en métropole. Il connaîtra comme beaucoup de pieds- noirs ce déracinement profond. Mais les pieds- noirs sont des pionniers. Ils se retroussent les manches et apportent leur bonne humeur, leur savoir- faire,  une culture, une musique, une nouvelle cuisine.

Henri a 37 ans.

       L’Unité sera regroupée dans son casernement neuf à AVIGNON-  MONTFAVET  en Novembre 1967. Pour Henri,  Une tranche de vie professionnelle  de 18 ans depuis son arrivée dans la cité des Papes.

      Il y a 35 ans, Henri fait une très belle rencontre : Maguy. Nous sommes en 1981.

      Henri a 56 ans.

Ils se marièrent cinq ans plus tard… il y a 30 ans.

      Henri sera admis à faire valoir ses droits à la retraite le 05 Mai 1985.

      Henri a 60 ans. 

       En évoquant volontairement et rapidement  ces différentes étapes professionnelles de la vie d’Henri, trente ans de travail  se sont écoulés au sein de nos formations. Henri a travaillé pendant 15 ans auparavant, service militaire compris.

       Henri GARRIGOS a été, jusque dans les derniers instants  de sa vie lorsque que les sapeurs- pompiers l’ont transporté à l’Hôpital d’AVIGNON, son épouse Maguy me l’a indiqué, viscéralement attaché à ce Corps de la Police Nationale que sont les Compagnies Républicaines de Sécurité.

       Je rappelle que lorsque notre Amicale a été créée en Mars 2000, il a fait partie des tout premiers à adhérer au projet. Il ne manquait jamais de régler sa cotisation dans les meilleurs délais et de participer avec vous, Maguy, aux différents regroupements qui ont été organisés au sein de notre Amicale depuis maintenant plus de seize ans.

       Nous retiendrons également de vous, cette superbe  photographie  qui arrête ce que le l’oeil ne peut pas stopper.  Le beau couple que formaient Maguy et Henri si rayonnants, lors d’un repas de notre Amicale à Fontaine de Vaucluse. Image du bonheur partagé.

       Le luxe étant de vieillir le plus longtemps possible ensemble.

          Henri homme discret, était particulièrement fier de cette  famille unie  et de leurs  enfants qui s’entendent si bien. Je sais qu’en ce jour, Maguy est très bien entourée.  

        Sa seconde famille, c’était les CRS. «  Soyez unis » disait- il.  Il avait fait sienne la devise du lierre : « Je m’attache ou je meurt ». 

        Mais parler d’Henri, c’est aussi  évoquer son travail d’Agent de Service Principal  et d’Ouvrier- Cuisinier.

       Plusieurs de nos camarades, dont Jean- Bernard FARJAUD, ancien Chef du Secrétariat et du Budget Global,  que j’ai informés de la disparition d’Henri m’ont réaffirmé par téléphone ou par mail  le respect et la profonde estime  qu’ils éprouvaient pour Henri.  Ils m’ont demandé de vous l’exprimer publiquement.

        En lui rendant hommage aujourd’hui, j’associe par la pensée ses compagnons de route du Mess de la CRS N° 60 d’AVIGNON- MONTFAVET, les différents Gérants qui se sont succédés durant toutes ces années, ses collègues Ouvriers- Cuisiniers et Agents Techniques, Daniel BLANC, Gilbert LAVIGNE, Bernadette EISELE, Rosalie GONZALEZ, Jean- Luc GARGOWITCH, Roger BOURRELY, (ces deux derniers étant toujours en activité et proche d’un nouvel essor).  Je demande à ceux trop  nombreux, que je ne cite pas, de bien vouloir m’en excuser.

       Comment ne pas parler des nombreux déplacements auxquels Henri GARRIGOS a participé au sein de l’Unité.

         Deux questions fondamentales se posent pour les Unités de Police Mobiles après la mission.

Où mangeons- nous ?

Où dormons nous ? 

       Les personnels civils du Corps des Ouvriers- Cuisiniers et Agents techniques sont les premiers arrivés sur les lieux d’emploi et bien souvent les derniers à le quitter.

      Le travail de cette catégorie de personnel parfois obscur, souvent ingrat mérite d’être mis à l’honneur. Certains Préfets  le soulignent  à l’occasion des remises de décorations qu’ils méritent amplement.

       Cette catégorie de personnel ne fait qu’un avec le personnel en tenue. Sans leur contribution active, nos formations ne pourraient pas fonctionner normalement. 

       Mais Henri GARRIGOS possédait une qualité précieuse. Il avait le sens du partage. La vraie générosité qui consiste à tout donner au présent. Votre famille nombreuse en est la plus belle illustration.

Henri GARRIGOS était un Policier. Il était un élément moteur au sein du personnel des cuisines de la CRS N° 60. D’une tenue toujours impeccable, je le revois avec sa veste blanche immaculée, bel homme avec ses cheveux « couleur corbeau coiffé en arrière ». Henri était un cuisinier inventif, travailleur. Il ne ménageait ni son temps ni sa peine à la tâche.

       Il était un exemple pour ses collègues de travail.  D’humeur toujours égale, de nature joyeuse, il ne se plaignait jamais.  Il était    rigoureux mais il savait plaisanter, toujours avec finesse.

       Henri était très fier de son métier, conscient d’apporter sa pierre à l’édifice.  Certains lui demandaient des astuces pour élaborer les petits plats de « là- bas ». Comme tous les Chefs, il avait ses spécialités. Une question récurrente lui était souvent posée : «Henri quand nous fais- tu un bon couscous ? ».

        En évoquant ce riche passé d’Henri GARRIGOS je pense à deux chansons qui collent au personnage si attachant qu’était Henri GARRIGOS. « C’était un beau pays l’Algérie » de Serge LAMA et « Ma France » de Jean FERRAT.

       Un de nos anciens Gradés qui regrette de ne pas être présent en ce jour,  m’écrivait  hier : « Henri c’était quelqu’un de BIEN ! (en majuscule). J’aurai pour lui une pensée affectueuse». Que peut- on ajouter après cette affirmation spontanée ? Tout est dit. Henri était en effet, un homme apprécié et aimé de tous.

       L’Amicale des Vétérans et Anciens Combattants  de la CRS de Vaucluse et son Président, Le Commandant de Police EF Honoraire Jacques SAISON dont je suis le porte- parole aujourd’hui, ainsi que  la Délégation composée de plusieurs membres  de notre Amicale,  notre Porte- Drapeau Gérard DAUPHIN, vous exprime sa solidarité en ces instants toujours difficiles ainsi que nos condoléances attristées et particulièrement émues.                                        

                                          Alain CROSNIER 

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Commentaires
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